Crise globale, solutions atroces

Nous sommes en crise : « Dans l'ensemble des États-Unis, 21 municipalités sont tombées en défaut de paiement depuis un an, notamment Stockton en Californie et Central Falls au Rhode Island1 », sans parler de Détroit. C'est l'hécatombe partout sur la planète. C'est l'hécatombe dans toutes les sphères sur lesquelles les élites politiques et économiques peuvent mettre la main. Pour redémarrer l'économie, on mise sur l'impérialisme, la guerre et on s'assure de créer l'instabilité qui profitera bien aux multinationales d'armement et aux pétrolières. Ici, en plus d'avoir un pays qui contribue à l'effort de guerre, Harper, Marois et Lisée négocient des accords de libre-échange. Ces accords profiteront certainement aux compagnies pharmaceutiques et au secteur énergétique, entre autres, tout en accélérant notre appauvrissement... comme d'habitude.

Tout est en crise : l'économique, l'écologique, l'idéologique...

- L'économique : crash boursier de 2007-2008 causé par la spéculation des banques sur les subprimes. Une quantité phénoménale de travailleurs/travailleuses ont perdu leur maison et tout ce qu'ils et elles avaient. Encore aujourd'hui, certaines mesures d'austérité servent à trouver de l'argent afin de renflouer les banques (comme à Chypre actuellement). Ici aussi on pratique l'austérité au nom de l'équilibre budgétaire, pour payer le fameux déficit2...

- L'écologique : marée noire dans le golfe du Mexique causée par British Petroleum (BP). Les dispersants chimiques employés pour « régler » le problème polluent aussi. Explosion dans un réacteur nucléaire à Fukushima, à cause de Général Électrique (GE) qui a construit cette centrale (et qui est aussi un fabricant d'armes). Une foule de personnes ont été forcées d'évacuer leur village. Ici, les sables bitumineux continuent à tout détruire : l'air, l'eau, les terres autochtones... et par conséquent les animaux3, etc.

- L'emploi : chômage généralisé en Espagne, en Grèce... Suicides et immolations de chômeurs/chômeuses devant des bureaux gouvernementaux ou d'entreprises privées4-sup>.

- Les institutions : des États au service du capital et des institutions qui baignent dans la collusion avec les élites économiques. Guerres incessantes en Lybie, au Mali... la guerre devient une routine. Les mots « défendre la démocratie » deviennent de plus en plus absurdes. Le FMI nous rit en pleine face. Il paraît que les pseudo-meilleurEs économistes de la planète (ceux/celles du FMI) viennent de se rendre compte que l'austérité, ça ne marche pas ! Pas besoin d'être bon en maths pour savoir que ça ne marche pas5... L'exemple de la crise argentine du début 2000 l'a bien démontré, bande d'hypocrites !

- Crise des dépenses en sécurité : investissements dans du nouveau matériel de police et militaire hi-tech (drones, exosquelettes6, etc.). Pendant que le peuple croule sous l'austérité et le chômage, Loockheed Martin fait des profits d'environ 3 milliards de dollars en 20127 ! Harper cherchait justement à leur acheter 65 F-35 pour 45 milliards de dollars8... et la police de Québec s'est procuré un nouveau véhicule blindé tactique à un demi-million de dollars9 !

- Crise des solutions : montée de l'extrême droite en Grèce (Golden Dawn), en Europe de l'Est... Attentat de Behring Breivik, un militant de l'extrême droite en Norvège. Antiféministe, sioniste et islamophobe notoire10, il prétend que les militantEs du Parti travailliste qu'il a tuéEs ne soutenaient pas Israël et défendaient trop les Arabes ! Au début du XXe siècle, l'extrême droite était antisémite. Maintenant, il y a aussi une extrême droite sioniste et islamophobe. On change un racisme pour un autre. Pas surprenant de voir Harper si proche du B'nai Brith11 (lobby et mouvement religieux composé exclusivement de sionistes).

Téléviser des « victoires », faire des guerres qui en créent d'autres

Aujourd'hui, les États-nations sont plus que jamais réduits à l'insignifiance. Il faut regagner de la crédibilité en tuant des « coupables » pour les faire taire rapidement : assassinat de Ben Laden au Pakistan, sans l'accord de ce pays et sans procès ; assassinat de Kadhafi, dans un scénario aussi bâclé. Les noms BP et Total auraient pu être écrits sur les véhicules de l'OTAN qui ont envahi la Libye, tellement cette mise en scène pseudo-pour-les-droits-humains était liée aux pétrolières... Nous connaissons les richesses dans le sous-sol des pays d'Afrique : « Total pourrait d'ailleurs être le grand gagnant de la nouvelle donne. Le Conseil national de transition ( CNT ) n'aurait pas hésité à promettre, il y a quelques semaines, un tiers du pétrole libyen à la France12. »

Et... et.. et... une guerre au Mali ! C'est n'importe quoi ! Le conflit au Mali est dû à l'instabilité de la Libye que l'OTAN a créée en aidant le CNT à faire son coup d'État. Les armes des « islamistes » au Mali sont des M40 livrés par l'OTAN aux rebelles libyens13 !

On arme Ben Laden et il se retourne contre nous. On arme les nomades du désert et ils attaquent le Mali. Et maintenant, on arme les rebelles fondamentalistes religieux de la Syrie. Qu'est-ce qui nous attend ? Tout ce colonialisme, cet interventionnisme sont intimement liés à la nécessité du capitalisme de continuer à rouler quand sa croissance diminue, quand on est en crise. L'industrie de l'armement est en pleine expansion, pendant que le peuple s'appauvrit et que le fossé entre les riches et les pauvres s'agrandit à une vitesse grand « V »14 !

Solution à la crise ici : voler les Autochtones et enrichir les pharmaceutiques

Au Canada, on négocie des accords de libre-échange. Serait-ce dans le but de diversifier nos partenaires économiques, pour « compenser » une potentielle aggravation de la crise aux USA15 ? Harper signe un traité avec la Chine, malgré l'opposition des Autochtones : « Dans des documents déposés en cour à Vancouver, la Première Nation Hupacasath fait valoir que l'Accord Canada-Chine sur la promotion et la protection de l'investissement étranger (APIE) mettrait en péril ses droits ancestraux sur les ressources, qui seraient alors sujettes à l'investissement étranger16. » Malgré tout, ce traité est entré en vigueur le 1er novembre 2012. Le colonialisme se poursuit.

De plus, Harper, Marois et Lisée ne cessent de vanter les bienfaits de l'Accord économique et commercial global (AECG) qui se trame avec l'Union européenne. Ils-elles ne mettent pas l'accent sur le fait que cet accord permettra aux compagnies pharmaceutiques d'empêcher les régimes d'assurance-maladie publics d'acheter des produits génériques. Acheter les pilules originales brevetées (non génériques), coûtera des milliards de dollars de plus pour notre système de santé. Et maintenant, la province se défend en disant que ce sera le fédéral qui nous enverra l'argent pour compenser l'augmentation des coûts17. Ce qui revient à quatre trente sous pour une piastre, puisque l'argent du fédéral provient autant de nos impôts. Cet argent ira directement dans les poches de Pfizer, GlaxoSmithKline Inc., Gilead Sciences (qui a appartenu entre autres à Donald Rumsfeld et qui produit le Tamiflu contre la grippe aviaire18) et d'autres pharmaceutiques qui se préoccupent beaucoup moins de notre santé que de leurs profits.

En conclusion...

La crise n'a pas commencé en 2008. C'est en Angleterre, quelque part au XVIe siècle, que le capitalisme et ses crises ont commencé. C'est alors qu'une violente vague d'expropriation de paysanNEs des terres communales, des terres accessibles à tous et toutes, ont eu lieu. Pourquoi ? Parce que le capitalisme, c'est la propriété privée (l'enclosure) et la croissance infinie (le développement). Il fallait donc que ces terres appartiennent à de grands propriétaires terriens qui auraient la vision productiviste de l'agriculture que John Locke19 avait mise de l'avant.

Un système économique qui a été créé sur l'expropriation est un système économique dont les assises mêmes sont pourries. Pas surprenant que les crises soient incessantes. Pas surprenant non plus que les solutions soient le déclenchement de guerres et l’imposition d'accords et d'institutions internationaux qui assurent la concentration des richesses. Le capitalisme, c'est la crise, la mort, l'exploitation, le mensonge, la misogynie, la destruction de l'environnement, le colonialisme, l'interventionnisme... Il faut scrapper les engrenages de ce rouleau compresseur, avant que la planète ne soit aplatie et uniforme entre leurs mains ! Le 1er mai, venez manifester votre colère !





Notes :
1 http://huff.to/165DrKA
2 http://bit.ly/173SqIb
3 http://bit.ly/10nY2rB
4 http://bit.ly/10nY4j9
5 http://bit.ly/11YrK7P
6 www.youtube.com/watch?v=y1CeBOWm67A
7 Soit 683 millions multiplié par 4 (4 trimestres en un an) : http://bit.ly/10nY9Dp
8 http://bit.ly/Yl5CFm
9 http://bit.ly/108kAxz
10 fr.wikipedia.org/wiki/Anders_Behring_Breivik
11 http://bit.ly/16uwyVc
12 http://bit.ly/X2pPid
13 http://bit.ly/YYBAmG
14 policyalternatives.ca/projects/growing-gap
15 « La diversification de nos importations et de nos exportations est un signe de plus grande robustesse de notre économie. Nous ne sommes pas à la merci des fluctuations économiques d’un seul partenaire. » Jean-François Lisée: http://jflisee.org/diversifier-notre-economie
16 http://bit.ly/1115fAl
17 http://bit.ly/10nYl5G
18 http://fr.wikipedia.org/wiki/Donald_Rumsfeld
19 Ellen Meiksins Wood, L'origine du capitalisme, une étude approfondie, Montréal, Lux, p. 172-173.