Éditorial - 1er mai 2022

Le 1er mai 2022, la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) t’invite à une 15 e manifestation anticapitaliste pour la journée des travailleuses et des travailleurs. Étant un collectif allochtone basé à Tio’tia:ke, il est important pour nous de reconnaître les Kanien’kehá:ka, ou Mohawks, et les nations algonquiennes comme gardien·ne·s des terres et des eaux non cédées sur lesquelles nous nous trouvons. On tient à remercier les Kanien’kehá:ka pour leur protection passée et présente des terres qui rend nos luttes possible ainsi qu’à exprimer notre solidarité avec les communautés mohawks et autres communautés autochtones vivantes et dynamiques qui continuent de prospérer malgré le colonialisme de peuplement en cours.

L’État colonial continue de démontrer qu’il priorise la croissance du capital au détriment de nos vies. Faisant preuve d’hypocrisie totale, nos gouvernements prononcent les mots réconciliation et environnement tout en ignorant les droits souverains des peuples autochtones et en détruisant la terre avec des politiques extractivistes et discriminatoires. Il est temps de se révolter!

Plus le temps avance, plus notre système capitaliste dopé aux stéroïdes contribue à la dégradation des conditions climatiques et écologiques qui assurent notre survie. On fonce tout droit vers le mur alors que nos gouvernements se liguent avec des pétrolières, l’industrie forestière et les minières pour continuer de faire passer des projets écocidaires, comme le gazoduc de Coastal GasLink en terre Wet’suwet’en, les coupes à Fairy Creek et les dernières annonces permettant aux minières d’émettre encore plus de particules de zinc et de nickel au soi- disant Québec. Pour défendre leur droit de nous amener à la fin du monde, ils achètent des guns, des flics et des prisons, parce qu’ils savent que les gens résistent, ont toujours résisté et continueront de le faire. L’extractivisme va main dans la main avec le colonialisme et l’oppression des peuples autochtones; ces deux systèmes d’oppression sont centraux pour faire tourner le système capitaliste qui nous maintient dans une misère qui va de mal en pis.

En réponse, nos mouvements visant l’abolition du capitalisme et de tous les systèmes d’oppression ne cessent de multiplier leurs éclats. On se tient de plus en plus en solidarité avec d’autres communautés et on crée des ponts qui n’existaient pas auparavant. On parle de plus en plus de racisme environnemental, par exemple du dépotoir illégal à Kanesatake qui met en danger la santé du peuple et des terres. On voit apparaître des bannières en Palestine occupée en solidarité avec les défenseur·e·s du territoire Wet’suwet’en. Plusieurs d’entre nous créent des solidarités avec des personnes autochtones à travers différentes luttes de défense des territoires, entre autres avec les Atikamekw sur le Nitaskinan et les Inuit au Nuluujaa.

Nous n’avons plus d’autres choix que de refuser ce système de mort basé sur un travail dont l’intérêt premier est l’enrichissement des bourgeois au coût de la destruction de notre santé physique, mentale, et des écosystèmes millénaires infiniment complexes desquels nous sommes dépendant·e·s.

Le 1er mai, exprimons notre rage contre le capitalisme. Levons- nous contre ces oppressions, levons-nous contre la destruction, et construisons un futur radicalement différent. Prenons la rue, ensemble.

Colonial et écocidaire: le capitalisme, c’est la guerre!