Bonjour-bye les jeunes!

Yo! C’est moi, François « mononcle » Legault. Toi, jeune étranger, tu m’as l’air d’un brave garçon! Et toi, jeune étrangère, tu m’as l’air d’une gentille fille! Vous êtes dynamiques? Motivés? Mieux encore, vous parlez français? C’est super, parce que MA belle province de Québec cherche des jeunes comme vous autres pour venir étudier dans nos universités.

C’est que, voyez-vous, ça fait des dizaines d’années qu’on coupe dans le financement de l’éducation au Québec. Alors j’ai besoin que vous m’aidiez à ramasser 100 millions de dollars pour réinvestir dans nos universités francophones. C’est pour ça que pour pouvoir étudier ici, vous allez devoir payer un minimum de 20 000 dollars par année, surtout si vous faites l’erreur d’étudier dans une méchante université anglophone. Bon. Là, je le sais, c’est cinq fois plus que les résidents permanents ou les citoyens canadiens. Mais moi, j’appelle ça « votre juste part ». VOUS pouvez aussi faire une grosse différence dans NOS finances. Par exemple, en 2019-2020, les jeunes étudiants étrangers et hors-Québec comme vous ont contribué à plus de 600 millions de dollars au PIB de la province et ont soutenu des dizaines de milliers d’emplois pour notre chère classe moyenne. Et moi, la classe moyenne, je l’aime beaucoup. Et c’est surtout très important qu’elle m’aime.

Je ne vous le cacherai pas, c’est sûr que par les temps qui courent, c’est dissicile de se loger au Québec, surtout à Montréal. Y’en a qui disent que c’est une crise et que c’est la faute des propriétaires et des promoteurs. Ben voyons donc, là! C’est pas fin ça! C’est à cause de l’immigration… C’est pour ça qu’on a réussi à convaincre le gouvernement fédéral de limiter à 360 000 les permis d’études en 2024. Ça c’est 35% de moins qu’en 2023. C’est très simple à comprendre. Vous serez moins nombreux, donc y aura plus de logements pour vous. Au pire, vous pouvez rester à huit dans un 5 ½. C’est ça, ma définition du logement social!

La bonne nouvelle, c’est qu’au Québec, des emplois, y’en manque pas! Au contraire, y’a même une pénurie de travailleurs. Surtout dans des secteurs stratégiques comme… l’agriculture! Et moi, le bon manger, j’aime beaucoup ça. « Pousse, pousse, pousse, les bons gros légumes… » Inquiétez-vous pas, je ferai pas comme Bernard Drainvile, je la chanterai pas au complet la chanson de Passe-Partout. Qu’est-ce que je disais, donc? Ah oui! l’agriculture.

Pendant vos vacances d’été, y’a plein d’agriculteurs qui sont prêts à vous accueillir dans leurs champs pour la cueillette de petits fruits (pas des pommes, des oranges pis des bananes, par exemple) et de légumes. Pis je vous le dis, là, vous aurez pas le temps de vous ennuyer de votre sœur et du reste de votre famille! Parce que ça travaille fort dans les fermes du Québec. Vous allez voir, ils sont vaillants les travailleurs mexicains. Ils font des journées de 17, 18 heures! Voyez ça comme une occasion d’apprendre l’espagnol! Et pensez-y : pendant que vous travaillez pis que vous dormez, ben vous dépensez pas votre paye. Bon. J’avoue qu’une fois que l’employeur a déduit les frais d’hébergement, de repas et d’assurances, il reste pas grand-chose, là… Ça aussi, j’appelle ça « votre juste part ».

Il faut le comprendre, le propriétaire : il vous loge et vous nourrit, gratis! Bon. Y faut pas s’attendre à du grand luxe, là. Souvent y’a pas d’eau chaude, vous dormez cordés dans des dortoirs… Ben vous serez pas trop dépaysés, c’est comme une auberge de jeunesse!

Une dernière chose. Mon gouvernement, et le fédéral aussi, aime beaucoup l’immigration temporaire. C’est moins de troubles et ça coûte moins cher. Ce qu’on veut, c’est que vous repartiez quand on n’a plus de besoin de vous autres. De toute façon, vous êtes tellement nombreux sur les listes d’attente, qu’il faut du roulement. Donc, si vous voulez rester au Canada après avoir obtenu votre diplôme, dépêchez-vous, parce qu’à partir du 1er septembre prochain, vous pourrez demander un permis de travail, mais de trois ans maximum. Pis si vous avez étudié en anglais, pensez même pas être admissible au Programme expérience Québec, même si vous avez appris le français ici. Le PEQ, c’est comme un 3e lien super rapide pour la résidence permanente. Mais vous devez étudier EN FRANÇAIS.

Parce qu’au Québec, c’est comme ça qu’on vit!

 

P.S. – Pis allez pas vous plaindre à Justin, y me doit déjà 1 milliard $ pour SES demandeurs d’asile. Justin, ça rime avec pas-fin!

 

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