LES PIPELINES NE SONT-ILS PAS PLUS SÉCURITAIRE QUE LES TRAINS ?

On peut penser que les pipelines sont plus sécuritaires que les autres façons de transporter ces combustibles. Bien qu’on ne puisse pas chiffrer la valeur des vies humaines, le gouvernement du Québec réclame près de 400 millions pour la tragédie de Lac- Mégantic auprès de la compagnie ferroviaire. Évidemment, les assurances possédées par la compagnie ferroviaire responsable de ce tronçon ne couvraient que jusqu’à 25 millions de dommage et elle a donc fait faillite. Ces mêmes dynamiques où des primes d’assurances trop petites sont demandées par les gouvernements pour des projets à risque sont aussi présentes dans le pipeline de CGL. Par exemple, le pipeline 6B d’Enbridge aux États-Unis a eu une fuite en 2010 qui a coûté plus de 1.2 milliards de dollars à nettoyer [1]. Alors que les nouveaux pipelines rapportent des débits toujours plus élevés, les assurances requises pour la construction restent minimales, et c’est la population générale qui va finir avec la facture. Puisqu’aucune compagnie qui transporte des hydrocarbures ne semble à même de gérer les conséquences des déversements potentiels, ces combustibles devraient rester dans le sol.

De plus, il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg en terme de décontamination, puisqu’il ne s’agit que des conséquences associées au transport des hydrocarbures. Le transport maritime est une grande source d’inquiétude aussi, puisque les déversements seront beaucoup plus nombreux lorsque des milliards de litres de gaz naturel seront transbordés par jour. Les opérations minières sont bien connues pour laisser derrière elles des coûts de nettoyage importants aux collectivités. Que l’on pense aux terrils contaminés au radon de Thetford Mines ou aux trous laissés derrière elles par les anciennes mines de fer de Schefferville. Les minières ont toujours laissé derrière elles des espaces dévastés qui ne seront jamais les mêmes. Non seulement en bloquant les pipelines l’extraction est au moins ralentie, mais surtout, le développement de nouveaux sites d’exploitation est aussi mise en pause.

 

Source :
[1] https://www.mlive.com/news/grand-rapids/2014/11/2010_oil_spill_cost_enbridge_1.html