Hydro-Québec pour les wokes

Quand les boomers courtisent l’extrême-gauche

Après le scandale de sa déclaration sexiste « La décroissance c’est fini, tasse-toé de d’là Sophie! », Michael Sabia, le nouveau PDG d’Hydro- Québec, cherche à courtiser l’extrême gauche montréalaise. Il a récemment publié son tout nouveau livre plein de takes politiques de marde : Hydro- Québec pour les wokes. Son but est de « reconnecter avec les militants écologisss, féminisss et anticapitalisss » qui salisss l’image de son entreprise. Autrement dit, t’es game de te faire cruiser par mononc Hydro? Achète son livre t’en auras plein l’cul!

Dans son torchon, Michael Sabia mansplain aux « jeunes » comment son entreprise est plus woke que les wokes. Il développe son argumentaire en deux sections :

Environnement

« Hydro-Québec adore la nature, les arbres, pi toute le kit. C’est dans nos valeurs les plus profondes d’exploiter toute le potentiel des rivières pi des autres choses de même. » En effet, Michael Sabia et Fiztjambon rêvent justement de faire d’Hydro-Québec une plaque-tournante mondiale de la filière batterie pi de la transition énergétique. Mais pour ça, y’en faut toujours plus, de l’électricité pi des mines. Ça tombe bien parce que des cours d’eau pi des minéraux on en a plein le territoire. Faque let’s go les nouveaux barrages pi le nucléaire! Ravivons notre flamme extractiviste et coloniale!

Pour compenser ces nouvelles infrastructures énergétiques, pi farmer la trappe aux écologisss, Hydro- Québec l’a la solution : crissez une couple d’oeufs de saumon dans une rivière pendant 40 ans et la vie renaitra! Creusez un pit de sable et droppez quelques algues et quelques poissons et voici une tourbière! Le torchon de Sabia dévoile même une recette originale, spéciale, inédite : le caribou en papier mâché! « Les écosystèmes, chez Hydro-Québec, on connait ça. Nos biologistes travaillent fort, surtout pour falsifier les données publiques, comme nos collègues de Northvolt. »

Problème autochtone

Hydro-Québec vante son expertise en consentement libre sous contrainte et manipulation : « Chaque fois qu’un problème autochtone se pointe, c’est pas compliqué, suffit de faire des consultations bidon, pi tout le monde est content! Même le BAPE, quand on est obligé de le passer, suffit de nommer ses chums de brosse sur la présidence, comme pour la Romaine, pi le tour est joué! Anyway c’est le ministre qui décide en bout de ligne! »

Après ça, Hydro-Québec paye des patentes aux autochtones… la paix c’est comme la conscience, ça s’achète qu’on dit? Un 20 piasses pour la radio communautaire pis le bingo de la réserve. Une dizaine de capteurs de rêves en carton. Deux-trois ski-doo, parce que pour aller chercher le feu de bois, y faut ben skiper le 200km décrissé par les chantiers. Une couple de dollars pour les routes, les écoles pis les élus municipaux. Et faudrait pas oublier de laisser son petit change pour la maison de la culture. Ce n’est pas comme si les Autochtones avaient tant le choix que ça : accepte les pinottes qu’on te donne, ou tu finis avec rien. Tant que ça reste dans les chansons pis les herbes potagères, loin des revendications territoriales pis toute, mononc Hydro paye. Pour perfectionner cette expertise, il offre à tous ses employés une formation obligatoire en sugar daddy. Reste juste à se taper une couple de pique-niques sur les barrages avec des enfants innus, histoire de prendre des photos. Quelques fouilles archéologiques par-ci, quelques récoltes de plantes médicinales par là, Hydro-Québec est un véritable allié des autochtones.

En vente dès maintenant chez les libraires boomers! Gabriel Nadeau- Dubois pi sa gang de Québec solitaire ont annoncé une conférence de presse selfies pour s’en procurer jeudi prochain. Faites-vite avant qu’il n’y en ait plus!

 

 

On ne pense pas qu’Hydro-Québec a réellement publié ce livre, mais ça ressemble tellement aux livres qui sortent pour vendre ce genre de salade qu’on ne peut pas en être sûr·e·s à 100%. On n’a pas épluché tout le catalogue de la marde de Q-becorTM pour vérifier.

Il y a plusieurs groupes autochtones qui s’organisent contre l’exploitation coloniale, que ce soit les Atikamekw qui défendent les forêts du Nitaskinan contre l’exploitation forestière, (visite leur site web gardiensduterritoire.com) et les Wet’suwet’en qui se défendent contre la construction de pipelines (consulte le site web unistoten.camp). Pour autant que l’on sache, il n’y a pas encore de résistance organisée contre la construction des nouveaux barrages promis par la CAQ, mais ça ne serait être qu’une question de temps. Restez à l’affût!