Pour une manifestation anticapitaliste le 1er Mai

Suite aux récentes manifestations qui se sont soldées par des arrestations massives à Montréal, il est évident que le droit de manifester est gravement menacé. La manifestation contre la brutalité policière du 15 mars dernier et les dernières manifestations organisées par les étudiantEs pour dénoncer la marchandisation de l’éducation ont été interdites avant même qu’elles se soient mises en branle. Ce qui a eu pour résultat l’interpellation d’un nombre impressionnant de manifestantEs qui se sont vu remettre un constat d’infraction de plusieurs centaines de dollars en vertu du règlement P-6 de la Ville de Montréal. Ces incidents marquent un changement de stratégie pour le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui semblait en fait attendre un prétexte, comme le fait de prendre la rue dans le sens contraire de la circulation ou le bris d’une vitre, pour intervenir.

Il est évident qu’il s’agit d’une attaque contre le droit de manifester, qui est d'ailleurs ouvertement nié par les représentants du SPVM. Par contre, pour nous, il s’agit surtout d’une attaque contre cette forme d’expression d'une juste colère contre le système que constitue la manifestation spontanée dans la rue. Dans ce contexte, nous devons nous adapter afin d’être toujours plus efficaces dans notre lutte contre ce système liberticide. Aussi, notre objectif immédiat reste résolument le même, soit de remettre en cause le système actuel en organisant une manifestation anticapitaliste le 1er mai prochain.

Les policiers ont précisé qu’ils n’hésiteraient pas à interdire la manifestation et à procéder à des arrestations musclées :
- si le trajet de la manifestation ne leur est pas divulgué;
- si des manifestantEs masquéEs sont aperçuEs dans la foule;
- si les pancartes et les drapeaux des manifestantEs tiennent sur des bâtons, qu’ils considèrent comme une arme offensive.

Bien sûr, nous dénonçons avec vigueur ces exigences teintées de fascisme, qui ne sont pas sans rappeler les dictatures militaires. Nous devons nous rappeler que le SPVM, bras armé du pouvoir en place, n’est là que pour appliquer les directives politiques de l'élite bourgeoise. Il faut comprendre que, quand la bourgeoisie est attaquée, elle n’hésite pas à remettre en cause avec force les droits et les acquis démocratiques que plusieurs générations de militantEs ont réussi à lui arracher par la force.

Justement, pour nous, ce qui importe, c’est de lutter, d’être présentEs dans la rue pour affirmer haut et fort que nous avons raison de nous révolter. Nous refusons donc de collaborer avec le SPVM, mais nous n’avons rien à cacher. Notre message anticapitaliste a toujours été explicite et nous ne le renierons pas aujourd’hui.

Concernant l’endroit où nous nous rendons, nous n’avons aucun problème à l’annoncer publiquement, puisque de dénoncer ce symbole capitaliste fait partie de notre démarche visant à démontrer que le capitalisme et le crime organisé, c'est du pareil au même ! Ainsi, que ce soit sans équivoque pour tout le monde : nous partons de la place Jacques-Cartier à 18 h tapant et nous avons l’intention de nous rendre au « fameux » club privé de la bourgeoisie québécoise, le 357C, situé au 357, rue de la Commune Ouest. Cette information est affichée publiquement dans notre matériel de mobilisation et sur notre site Internet.

Concernant l’endroit où nous nous rendons, nous n’avons aucun problème à l’annoncer publiquement, puisque de dénoncer ce symbole capitaliste fait partie de notre démarche visant à démontrer que le capitalisme et le crime organisé, c'est du pareil au même ! Ainsi, que ce soit sans équivoque pour tout le monde : nous partons de la place Jacques-Cartier à 18 h tapant et nous avons l’intention de nous rendre au « fameux » club privé de la bourgeoisie québécoise, le 357C, situé au 357, rue de la Commune Ouest. Cette information est affichée publiquement dans notre matériel de mobilisation et sur notre site Internet.

En ce qui concerne les manifestantEs masquéEs, il n’est pas question pour nous de dicter à qui que ce soit la façon dont il ou elle désire se protéger du risque d’être prisE en photo et fichéE, ou tout simplement du poivre de Cayenne et des gaz irritants que les policiers utilisent sans discernement. De toute façon, à ce stade-ci, quiconque s'intéresse au droit de manifester est parfaitement conscient de cet aspect du règlement anti-manifestation. Par contre, nous pouvons encourager les gens à faire comme nos camarades européenNEs qui sont confrontéEs à des règlements semblables. Nous conseillons aux manifestantEs, s’ils et elles le désirent, de s’habiller de noir, de porter une casquette et d’énormes lunettes fumées, ainsi qu’un foulard qui ne dépasse pas le menton. De cette façon, ils et elles ne seront pas masquéEs, mais toujours difficiles à identifier.

Pour ce qui est des bâtons qui servent à tenir pancartes et drapeaux, nous invitons les gens qui marcheront à nos côtés à faire preuve d’imagination puisqu’il semble fort probable que les policiers tenteront de les confisquer et que toute résistance, même verbale, risque d’entraîner une arrestation. Leurs slogans peuvent donc être reproduits sur des bannières de côté, ce qui peut par ailleurs contribuer à les protéger des policiers qui ont tendance à vouloir traverser la foule en poussant les gens et en distribuant des coups de matraque aléatoirement, quand ce n’est pas pour procéder à des arrestations tout aussi aléatoires. Les gens peuvent aussi faire d’énormes bannières s’adressant directement aux hélicoptères des médias et des forces de l’ordre bourgeois. Et pourquoi ne pas transformer vos pancartes en boucliers afin de vous protéger des tirs de grenades assourdissantes et de gaz irritants qui se font toujours en haut de la ceinture et de plus en plus souvent à la hauteur du visage ?

Cette réponse aux forces répressives, chiens de garde de l'élite politique et économique, démontre que nous pouvons nous adapter dans notre lutte contre le capitalisme. D'une certaine façon, malgré la répression, nous avons l'obligation morale de continuer à organiser une manifestation anticapitaliste pour le 1er Mai, journée internationale de tous ceux et toutes celles qui remettent en cause le capitalisme et osent encore lutter et se révolter contre lui. Rien ne nous empêchera de dénoncer ce règlement anti-manifestation qui a vraisemblablement pour but de réduire encore plus notre droit à remettre en cause le système capitaliste.

Nous voulons que ce soit bien compris par touTEs nos alliéEs et camarades : nous ne remettons aucunement en cause le principe de respect pour la diversité des tactiques. Ce principe, nous allons toujours le défendre. Notre attitude ne doit pas non plus être perçue comme une collaboration avec ce système que nous contestons et que nous continuerons à dénoncer tant et aussi longtemps que nous existerons ou qu’il existera. Par contre, nous avons l’obligation, en tant que militantEs anticapitalistes, de nous adapter aux différentes tactiques policières et autres lois et règlements bourgeois afin de poursuivre ouvertement la lutte contre le système capitaliste.

Nous savons pertinemment que les policiers utiliseront tous les moyens dont ils disposent pour empêcher et briser notre manifestation, puisqu’ils ne reconnaissent même pas le droit de manifester. Pour eux, et pour toutes les forces réactionnaires qu'ils défendent, la liberté d'expression se limite au droit de se plaindre tout seul devant son téléviseur. Reste à voir quels stratégies et arguments ils utiliseront encore pour étouffer nos cris. Mais qu'ils se le tiennent pour dit, rien ne nous empêchera de prendre la rue pour exposer à la face du monde, car nous n’avons rien à cacher, notre haine du capitalisme.

Nous partirons de la place Jacques-Cartier à 18 h tapant pour nous rendre au 357C. Ne nous laissons pas intimider, soyons présentEs à l'heure et en grand nombre!

CLAC, comité 1er Mai