WEDZIN QUOI ?

Petit lexique de la lutte Wet’suwet’en

 

Wet’suwet’en :

Les Wet’suwet’en sont un peuple autochtone vivant notamment en territoire Yintah, situé au nord de la soit-disant “Colombie-Britannique” (voir la carte dans ce journal). La langue traditionnelle parlée par les Wet’suwet’en est le Witsuwit’en. Les Wet’suwet’en sont divisés en cinq clans, soit Gilseyhu (Big Frog), Laksilyu (Small Frog), Gitdimt’en (Wolf/ Bear), Laksamshu (Fireweed) et Tsayu (Beaver Clan). Les clans Wet’suwet’en sont des groupes de personnes appartenant à une Tribu ou une Maison particulière et servent à identifier les familles et les territoires.

 

Wedzin Kwa :

Aussi connue sous le nom colonial de “rivière Morice”, la Wedzin Kwah est une rivière passant sur le Yintah. Présentement, la Wedzin Kwah est menacée par le pipeline Coastal GasLink (CGL) de TC Energy, puisque la pétrolière prévoit faire passer le pipeline en dessous de la rivière. En plus d’outrepasser la souveraineté des communautés autochtones, le projet de TC Energy met en danger la population de saumons y vivant depuis longtemps et qui occupent une grande place dans l’alimentation des Wet’suwet’en. WCe pipeline serait aussi une catastrophe sur le point de vue environnemental (voir le texte Le pipeline et les gaz à effet de serres).

 

Camps Gidimt’en et Unist’ot’en :

Gidimt’en est un des cinq clans Wet’suwet’en. Après l’injonction envoyée par CGL en décembre 2018 au camp Unist’ot’en (afflilié à la Dark House un maison du clan Gilseyhu), qui défend depuis des années la Wedzin Kwah en empêchant la GRC et les travailleurs de CGL de pénétrer sur leur territoire avec un barrage routier, le clan Gidimt’en a mis sur pied un checkpoint sur la route menant vers le camp Unist’ot’en. Ce choix stratégique du clan Gidimt’en s’inscrit dans l’optique de signifier leur appui au clan Unist’ot’en et raffermir la résistance face aux pétrolières coloniales et à la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

 

Conseils de bande :

Les conseils de bande sont un organe décisionnel découlant du colonialisme imposé aux communautés autochtones par le gouvernement canadien en 1876 dans la Loi sur les Indiens. Les élections du conseil de bande sont encadrées par le gouvernement du Canada ainsi que par la loi sur les indiens. Les personnes siégeant sur le conseil de bande de leur réserve gouvernent et ont la légitimité juridique de légiférer sur différents sujets. Il est important de se rappeler que ce modèle de gestion ne concorde en rien avec les façons dont les communautés autochtones sur l’Ile de la Tortue s’organisaient avant la colonisation.

 

Chef·fe·s héréditaires :

Historiquement, à l’inverse des conseils de bande qui n’existent que depuis la colonisation, ce sont les chef·fe·s héréditaires qui sont les détenteur·trice·s de la souveraineté territoriale des différents clans et sont donc responsables de la protection de leurs territoires. Ces chef·fe·s peuvent être choisi.e.s par les aîné·e·s d’une communauté ou encore en étant descendant d’autres chef·fe·s. Les chef·fe·s héréditaires peinent à être reconnu·e·s par le gouvernement canadien qui, dans la majorité des cas, fait affaire avec les conseils de bande.

 

Delgamuukw and Red Top Decisions :

Delkgamuukw and Red Top Decisions est un jugement adopté en Cour Suprême du “Canada” en 1997 reconnaissant la légitimité du système de clans des Wet’suwet’en et l’autorité des Chef·fe·s héréditaires en territoire Wet’suwet’en Yintah. Ce jugement relève d’une grande importance dans la lutte des Wet’suwet’en pour leur autodétermination puisque : 1) il donne une validité juridique aux récits oraux des peuples autochtones dans les jugements en cour ; 2) il contribue à la définition de la notion de “titre autochtone”, c’est-à-dire un droit foncier communautaire accordé aux communautés autochtones sur leur territoire ; et 3) il reconnait la légitimité et l’importance des Chef·fe·s héréditaires en territoire Wet’suwet’en, ce qui force en théorie le gouvernement du Canada à négocier avec ces chef·fe·s, bien qu’en pratique, l’État canadien envoie la police battre et arrêter les protecteur et protectrices du territoire qui ne se plient pas à ses demandes.