Le premier mai anticapitaliste, organisé depuis plus d’une quinzaine d’années par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC), a été l’objet d’une répression brutale, ponctuée d’agressions violentes par les agents du SPVM, et ce avant même que la manifestation ait pu débuter. En effet, les policiers ont provoqué les manifestant·e·s en s’introduisant dans le rassemblement afin de photographier les participant·e·s, ce qui constitue de l'intimidation. Rappelons-le : le droit de manifester est protégé par les Chartes des droits et libertés. Les policiers, à la limite, peuvent en gérer la circulation aux abords, mais ce genre de pratiques suggère que même “l’innocence jusqu’à preuve du contraire” n’est pas respectée par ces agents.
De nombreuses blessures ont été rapportées encore une fois par les manifestant·e·s. Une charge policière sur la rue Ontario au coin de la rue de Chambly a fait plus d'une dizaine de blessé·e·s. Deux manifestant·e a reçu une cannette de gaz lacrymogène directement dans la jambe, alors que ces armes doivent absolument viser le sol.
Un·e autre a été atteint à la main par l’explosion d’une canette. Plusieurs ont été renversé et ont subi des blessures aux jambes, aux bras et aux genoux. Il ne s’agit en rien d’une violence proportionelle à la gravité de leur infraction: iels étaient ciblé·e·s. pour le simple fait de tenir des bannières.
On le sait, les manifestations de la CLAC attirent chaque année des centaines de policiers du SPVM armés jusqu'au dent. Cette année, la manif du 1e mai a été particulièrement prise en grippe par les services policiers. C'est à croire que nos agents de protection des vitrines ont encore sur le cœur leur humiliation couverte de "substance rose" du 22 novembre dernier qui sert à justifier des interventions toujours plus massives et brutales.
Les attaques violentes dont nous avons été victimes aujourd'hui font échos a un contexte particulièrement inquiétant. Dans les deux derniers mois, nous avons assisté à des attaques toujours plus violentes et brutales des manifestations montréalaises. Que ce soit lors de la manifestation contre la brutalité policière ou de la Journée de la vengeance trans, des centaines de policiers lourdement armés ont attaqué les rassemblements avant même que les manifs ne puissent se mettre en branle. Coups, insultes et intimidations n'ont qu'un seul but: briser nos mobilisations et terroriser celleux qui s'élèvent contre leur système pourri. Ces pratiques sont contre-productives parce qu'elles favorisent les confrontations inutiles. Malgré leur sourire de politiciens, ce ne sont pas les actes criminels que la police tente de prévenir, c'est bien juste une technique d'intimidation qui cherche à faire réagir la foule, en les poussant, pour ensuite les accuser "d'entraver leur travail". Les policiers ne faisaient rien d'autre que de chercher la confrontation et de provoquer les manifestant·e·s, rappelons-le avant même que les discours ne soient prononcés.
Les bavures, les débordements et les écarts de conduite sont depuis toujours utilisé par les politiciens parce qu'ils permettent de se dédouaner de la responsabilité qu'ils ont alors que les manifestant·e·s sont blessé·e·s par la police. Mais malgré les dizaines de commissions d'enquêtes sur la travail de la police au Québec, notamment sur les arrestations de personnes autochtones, aucune avancée réelle n'est faite pour tenir les policiers responsables de leurs actes. Le bureau des enquêtes soi-disant indépendant (BEI), n'a qu'augmenté l'impunité des policiers, sans compter que les plaintes en déontologie se terminent au pire par un congé payé (suspension avec traitement), même lorsque les policiers ont blessé gravement les manifestant·e·s.
Non seulement la police n'existerait pas dans une société réellement égalitaire, mais ces violences, qui touchent davantage les personnes en situation d'itinérance, les personnes racisées et les personnes d’autre communautés marginalisées sont complètement inutiles parce que rien ne cessera la gronde populaire. Le milliard donné chaque année au SPVM, ou du moins avec les dizaines de millions investis annuellement pour agresser des manifestant·e·s est un gaspillage sans nom. Nos communautés méritent mieux! Vive la résistance!