Immigration et anticapitalisme

Agir moralement, c'est chercher à atteindre le bien sans tenir compte des normes, des inclinaisons, ni des conséquences de la finalité de l'acte.

Dans la définition de la notion étatique (groupement humain géographiquement localisé), une géographie des humains, c'est à-dire un espace aérien, terrestre, maritime, délimité par les humains.

Pour être bref et concis, le capitalisme est un système qui se base sur l'appât du gain.

Le capitalisme s'est édifié et étendu sur la base de l'inégalité de développement des territoires, les uns par rapport aux autres, en recherchant systématiquement la pression d'une armée industrielle de réserve au niveau de la main d'oeuvre. Les réservoirs de force de travail, il les a trouvés dans les campagnes, d'abord au sein des chasses gardées des différentes bourgeoisies : parmi les enfants très souvent, parmi les femmes aussi, que les valeurs bourgeoises réservaient pourtant, en principe, à l'usage domestique. Et puis, il a enrôlé à son service les masses paysannes ou paupérisées des pays voisins, économiquement en retard (la plupart du temps à cause de leur système) et de plus en plus, avec l'impérialisme, celle des pays sous sa domination à travers le monde.

Les grandes puissances capitalistes comme les États-Unis, l'Australie et le Canada, ainsi que l'Angleterre, se sont même édifiées par l'immigration sur des continents où les populations originelles ont été massacrées.

 

L'immigration, condition de l'expansion du capitalisme

De l'essor de l'industrialisation capitaliste au 19e siècle au commerce des esclaves, on peut dire que cet infâme système d'exploitation a connu un boom à l'heure même de la formation du capitalisme industriel aux États-Unis, dans lequel l'esclavage a crée la fortune des planteurs du sud et également l'un des fondements qui servirent au décollage de l'industrie du nord.

 

Une même classe ouvrière à l'échelle de la planète

Le système capitaliste, lui-même entraînant des brassages incessants de prolétaires, fait plus que jamais des travailleurs et travailleuses émigréEs de là-bas, immigréEs ici, une même classe à l'échelle de la planète. Les migrations de main d'oeuvre se sont amplifiées à notre époque, généralisées, mondialisées en somme !

L'idée que de bonnes lois pourraient, sans toucher l'economie capitaliste elle-même, rendre le système plus humain est une utopie. Personne n'a de prise sur le fonctionnement chaotique de l'économie capitaliste. En période de crise, le capitalisme continue d'appauvrir la partie sous- développée de la planète et par là même à pousser à l'émigration une partie de ses habitantEs, alors même que les pays riches n'ont pas la volonté des les accueillir.

Les États capitalistes peuvent bien multiplier de nouveaux murs ou rideaux de fer, se transformer en forteresses, ils ne pourront jamais empêcher que des vagues de pauvres chasséEs de chez eux par la misère viennent frapper à la porte où est concentrée la richesse. Ils ne peuvent pas, malgré leur armada répressive, leurs polices des frontières, empêcher, par exemple, que des milliers de pauvres du Mexique et d'Amérique du sud tentent de franchir le Rio Grande, que des boat people albanais cherchent à traverser l'Adriatique ou des Marocains, des Africains, le détroit de Gibraltar -ni empêcher ceux et celles qui, du moins, n'y laissent pas leur vie, de retenter plusieurs fois leur chance.

Comment peut-on imaginer qu'il puisse en aller autrement quand la vie de millions de gens est telle qu'ils n'ont rien à perdre, quand c'est leur survie même qui est en jeu ?

 

Notre pays la terre, notre patrie l'humanité

Nous sommes contre cette société où les travailleurs et travailleuses sont traitéEs comme des citrons que l'on presse et puis que l'on jette, qu'ils soient Auvergnats, Turcs ou apatrides, ce système est à abattre; ce n'est pas certes l'immigration qui est un « problème », mais ce système économique et social.

 

-SERIGNE GUEYE (Solidarité sans frontières)