Mobilisation de masse ouverte vs. Organisation affinitaire (2011)

Atelier 3 : de 16 h à 18 h
Mobilisation de masse ouverte vs. Organisation affinitaire:
Complémentarité, efficacité et "culture de sécurité" dans un contexte de surveillance et de répression accrues

La récente mobilisation menée par la CLAC contre le Sommet du G20 à Toronto a servi à illustrer certains des défis qui s'imposent aux militantEs anticapitalistes. Le choix d'adhérer à la diversité des tactiques comporte des corollaires épineux : la difficulté de conjuguer des formes d'organisation plus ouvertes, qui visent une mobilisation large, à l'organisation de type affinitaire fermée (sans risquer de compromettre l'une ou l'autre) ; et la nécessaire préoccupation pour ce qu'on appelle la « culture de sécurité ».

Les groupes anticapitalistes n'existent pas dans un vacuum : ils appartiennent à des mouvements sociaux plus larges et aspirent à radicaliser ces mouvements, ou du moins à les mobiliser vers des transformations plus profondes du champ sociopolitique. C'est pourquoi la CLAC 2010 a fait le choix d'organiser sa mobilisation de la façon la plus ouverte possible. Sachant que cette ouverture ouvre une brèche aux agents de l'État, qui n'ont qu'à prêter l'oreille et ouvrir l'œil pour se faire une idée approximative de qui fait quoi, il fallait s’en tenir aux grandes lignes sur les questions logistiques et l’état de la mobilisation dans les AG, tout comme dans les comités. Dans le même esprit qu’en 2001, la CLAC participait à appuyer l’organisation en Ontario d’une marche dans le respect de la diversité des tactiques, mais n’organisait évidemment pas d’action directe elle-même.

D'autre part, les groupes et individus qui s'organisent sur une base strictement affinitaire ne sont pas à l'abri de la surveillance, comme nous l'a prouvé la récente infiltration du milieu anar ontarien et la subséquente poursuite au criminel d'une vingtaine d'activistes anticapitalistes, dont deux montréalais, pour « complot ».

• Comment peut-on concilier plus efficacement le regroupement affinitaire et l'organisation pour une mobilisation large de type « inclusive » et/ou « ouverte » ?

o Ces deux types d'organisation sont-ils réellement souhaitables ; Complémentaires ? ; Viables ?
o La volonté de rester ouverts pour élargir le faisceau anticapitaliste au sein des mouvements sociaux relève-t-elle du romantisme ?
o L'organisation strictement affinitaire est-elle trop refermée sur elle-même ? ; Cette forme d'organisation condamne-t-elle le milieu anticapitaliste à la fragmentation, à l'isolement et à la sclérose ?

• Comment repenser notre manière de se coordonner entre différentes villes dans le cadre de mobilisation larges, puisque notre protection dépend alors non seulement de notre propre culture de sécurité mais aussi de celles des autres ?

o Comment maintenir une bonne culture de sécurité sans sombrer dans la paranoïa ? ; Où réside le juste équilibre ?
o Comment se prémunir efficacement contre l'infiltration policière ?
o Comment faire évoluer la culture de sécurité ?